MERCREDI  05 AVRIL

Sainte Irène

Quand éclata la persécution à Salonique, elle s’enfuit comme beaucoup d’autres personnes dans la montagne pour se réfugier. Quelque temps après, elle se reprocha cette lâcheté et revint à la maison. Elle y fut arrêtée. Ayant refusé d’apostasier, elle fut brulée vive, toute jeune, en 304.

Antienne d’ouverture 

Au nom de Jésus, que tout être vivant dans les cieux, sur la terre et dans l’abîme tombe à genoux. Pour s’être fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort sur une croix, Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.

Prière d’ouverture

Puisque tu as voulu, Seigneur, que ton Fils fût crucifié pour nous afin de nous arracher au pouvoir de Satan, fais que nous puissions recevoir la grâce de la résurrection. Par Jésus.

1ère lecture : Is 50, 4-9a

Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d’une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu’en disciple, j’écoute. Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.   J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu’un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ? Qu’il s’avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ?

Psaume : 68 (69), 8-10, 21-22, 31.33-34

R Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi ; c’est l’heure de ta grâce.

C’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère.

L’amour de ta maison m’a perdu; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

L’insulte m’a broyé le cœur, le mal est incurable ; j’espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.

À mon pain, ils ont mêlé du poison; quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre. 

Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce. Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »

Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés.»

Acclamation

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire ! Salut, ô Christ notre Roi : obéissant au Père, comme l’agneau vers l’abattoir tu te laisses conduire à la croix. Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Évangile : Mt 26, 14-25

En ce temps-là, l’un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez untel, et dites-lui : “Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples.” » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara: « Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ?»  Prenant la parole, il dit : « Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C’est toi-même qui l’as dit ! »

Prière sur les offrandes

Accueille, Seigneur, le sacrifice que nous t’offrons, et mets en œuvre ta miséricorde : pour qu’en célébrant la passion de ton Fils, nous entrions dans son mystère d’amour. Lui qui.

Antienne de la communion : Mt 20, 26

Quand j’aurai été enlevé de terre, dit le Seigneur, j’attirerai à moi tous les hommes

Prière après la communion

Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude.

Méditation

Face à la douleur de la trahison d’un proche le psalmiste s’exclame: « Si l’insulte me venait d’un ennemi, je pourrais l’endurer ; si mon rival s’élevait contre moi, je pourrais me dérober. Mais toi, un homme de mon rang, mon familier, mon intime ! » (Ps 54) et en réponse le Psaume 68 dit : « c’est pour toi que j’endure l’insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. ». L’expérience humaine qu’a assumée Jésus est faite de toutes les fragilités et les indignités interpersonnelles. Le Fils de l’homme vendu, comme un esclave, pour seulement trente pièces d’argent. Pourtant, inscrit dans la perspective pascale, ce rabaissement de Jésus l’identifie à tous ceux qui sont esclaves du péché et esclaves des hommes, esclaves des envies matériels et de la cupidité mondaines, pour qui il est venu apporter la libération. Par le don de sa vie il renverse la demande de Judas : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » en « ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18) afin « que tous les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10, 10).