MARDI  04 AVRIL

Saint Isidore de Séville,

 évêque et docteur de l’Église

Orphelin et d’abord rétif à l’étude, Isidore (vers 560-636) apprit de son frère Léandre, évêque de Séville, à mettre en valeur ses dons. Aussi, devenu successeur de Léandre à Séville en 601, il acheva de ramener les Wisigoths au catholicisme, présida les conciles qui donnèrent à l’Espagne son organisation et fut le promoteur de la liturgie mozarabe. Ses écrits, compilation de toutes les connaissances de son temps, firent de lui l’un des maîtres du moyen âge latin

Antienne d’ouverture : Ps 26, 11-12

Montre-moi, Seigneur, ton chemin, conduis-moi par des routes sûres, malgré ceux qui me guettent. Ne me laisse pas à la merci de l’adversaire..

Prière d’ouverture

Aide-nous, Dieu éternel et tout-puissant, à célébrer les mystères de la passion du Seigneur de telle sorte que nous obtenions le pardon. Par Jésus.

1ère lecture : Is 49, 1-6

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m’a caché dans son carquois. Il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël, en toi je  manifesterai ma splendeur. » Et moi, je disais: « Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. »

Psaume : 70 (71), 1-2, 3, 5a.6, 15ab.17

R/ Ma bouche annonce ton salut, Seigneur

En toi, Seigneur, j’ai mon refuge: garde-moi d’être humilié pour toujours. Dans ta justice, défends-moi, libère-moi, tends l’oreille vers moi, et sauve-moi.

Sois le rocher qui m’accueille, toujours accessible ; tu as résolu de me sauver : ma forteresse et mon roc, c’est toi !

Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère ; tu seras ma louange toujours !

Ma bouche annonce tout le jour tes actes de justice et de salut; Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse, jusqu’à présent, j’ai proclamé tes merveilles.

Acclamation

Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire ! Salut, ô Christ, notre Roi : obéissant au Père ; comme l’agneau vers l’abattoir, tu te laisses conduire à la croix. Louange à toi, Seigneur, Roi d’éternelle gloire !

Évangile : Jn 13, 21-33.36-38

En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table,  appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de  demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit: « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond: « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse  commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c’est  pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. » Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit: « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je  donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis: le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »

Prière sur les offrandes

Regarde avec amour, Seigneur, le sacrifice offert par ta famille ; toi qui nous donnes déjà de participer à tes sacrements, accorde-nous encore la grâce de parvenir aux biens dont ils sont le signe. Par Jésus.

Antienne de la communion :

Dieu n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : en nous le donnant, il nous a tout donné.

Prière après la communion

Tu nous as nourris, Seigneur, de ton Eucharistie, et nous en appelons à ta miséricorde : par le sacrement, qui déjà nous donne ta force, rends-nous participants de la vie éternelle. Par Jésus.

Méditation

Les repas constituent les grands moments de la vie de Jésus : mariage à Cana, à Béthanie, repas chez Zachée le publicain, chez Matthieu le pharisien, mais surtout la cène avec ses disciples. Ces repas sont, en effet, le lieu d’une véritable amitié et fraternité avec l’homme  Malheureusement c’est aussi autours de ces repas, instants de communion que se mêlent tensions et trahison. Oui ! Amitié et trahison : deux mots qui résument la dernière soirée de Jésus avec les siens ; une déclaration : « l’un de vous me livrera », une bouché et Judas sorti : « il faisait nuit ».  Judas était vraiment l’un des Douze, choisi et aimé par Jésus d’un amour de prédilection; mais l’amour de l’argent l’a conduit à trahir son ami et à se détourner de son maître. Mais Jésus appréhende sa passion comme une glorification car il aime le Père et le Père l’aime. C’est donc en demeurant dans sa lumière, fidèle à son amitié, que nous aussi nous prendrons part à sa gloire. Sans prétention présentons-nous tels que nous sommes à la vérité de sa présence qui nous réconcilie à lui. Le catéchisme de l’Église catholique dit : « “le mystère de l’iniquité” (2 th 2, 7) ne s’éclaire qu’à la lumière du mystère de la piété » (cf. 1 tm 3, 16).