MARDI  14  MARS

Sainte Françoise Romaine, Religieuse

Mariée par obéissance, Françoise (1384-1440) fut durant près de quarante ans une épouse et une mère de famille modèle. Les visions dont elle fut favorisée ne l’empêchèrent pas de connaître l’épreuve : deux de ses trois enfants moururent et, avec son mari, elle dut subir les revers politiques de l’époque. Elle fonda en 1433 une association d’oblates, qui vivent encore aujourd’hui selon l’esprit de saint Benoît. Devenue veuve, elle fut choisie comme supérieure de leur communauté, et y passa le reste de sa vie dans une union de plus en plus profonde avec Dieu.

Antienne  d’ouverture : Ps 16, 6-8

Je t’appelle, mon Dieu, toi qui peux me répondre : écoute-moi ! Entends ce que je dis ! Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; sois mon abri, protège-moi.

Prière d’ouverture

Ne nous prive pas de ta grâce, Dieu fidèle : qu’elle nous consacre à ton service et nous assiste toujours. Par Jésus.

1ère lecture : Daniel 3, 25.34-43

En ces jours-là, Azarias, debout, priait ainsi ; au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit : À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours et ne romps pas ton alliance. Ne nous retire pas ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton ami, d’Isaac, ton serviteur, et d’Israël que tu as consacré. Tu as dit que tu rendrais leur descendance aussi nombreuse que les astres du ciel, que le sable au rivage des mers. Or nous voici, ô Maître, le moins nombreux de tous les peuples, humiliés aujourd’hui sur toute la terre, à cause de nos péchés. Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète, plus d’holocauste ni de sacrifice, plus d’oblation ni d’offrande d’encens, plus de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde. Mais, avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous, comme un holocauste de béliers, de taureaux, d’agneaux gras par milliers. Que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi, car il n’est pas de honte pour qui espère en toi. Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous cherchons ta face. Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur.

Psaume : 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9

R/ Seigneur, fais- moi connaître ta route! 

Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Dans ton amour, ne m’oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin.

Acclamation

Gloire à toi, Seigneur, honneur, puissance et majesté ! Maintenant, dit le Seigneur, revenez à moi de tout votre cœur, car je suis tendre et miséricordieux. Gloire à toi, Seigneur, honneur, puissance et majesté ! (cf. Jl 2, 12-13)

Évangile : Mathieu 18, 21-35

En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant: “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait: “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit: “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » .

Prière sur les offrandes

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant: que ce sacrifice offert pour notre salut nous guérisse de toute faiblesse et attire sur nous ta puissance. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Ps 14, 1-2

Qui sera reçu dans ta maison, Seigneur, qui habitera sur ta montagne sainte ? Tout homme qui se conduit bien, qui agit avec justice.

Prière après la communion

Que cette communion à ton mystère, Seigneur, nous fasse vivre davantage : qu’elle nous apporte à la fois la remise de nos dettes et ta protection pour l’avenir. Par Jésus.

Méditation

Y a-t-il une limite pour pardonner? Tel est, chers frères et sœurs, la préoccupation profonde de Pierre en ce jour et la nôtre aussi. La réponse de Jésus désillusionne le pauvre Pierre qui croyait que pardonner jusqu’à sept fois était déjà trop, et nous laisse entendre que le pardon n’a pas de limite. Il faut pardonner, encore pardonner et toujours pardonner, peu importe la gravité de la faute. Le roi dans l’évangile remet une grande dette de soixante millions de pièces d’argent à son serviteur. Mais qu’il est surprenant de constater que nous qui implorons tant le pardon de nos grandes dettes et offenses nous sommes incapables de pardonner au moindre petit tort. D’où l’interpellation de Jésus en ce jour. Il est pourtant clair, si nous sommes incapables de pardonner ne nous attendons pas aussi à être pardonnés. Le pardon libère, réconcilie et unit.