VENDREDI  17  MARS

Saint Patrice, Evêque

Patrice ou Patrick, natif de Grande-Bretagne (vers 385-461), est vendu comme esclave en Irlande par les pirates qui l’ont enlevé alors qu’il avait quinze ans. Sept ans après, il s’évade, va se former au monastère de Lérins et à Auxerre près de Saint Germain, et reçoit l’épiscopat. Il part alors évangéliser l’Irlande encore païenne, dont il fait cette ‘’île des saints’’ où le zèle missionnaire demeure si ardent.

Antienne  d’ouverture : Ps 85, 9-10

Toutes les nations viendront te reconnaître, Seigneur, et rendre gloire à ton nom. Car tu es grand et tu fais des merveilles, toi qui es le seul Dieu.

Prière d’ouverture

Répands ta grâce en nos cœurs, Dieu de bonté : que nous sachions refréner nos désirs terrestres pour mieux entendre ta parole. Par Jésus.

1ère lecture : Osée 14, 2-10

Ainsi parle le Seigneur : Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu ; car tu t’es effondré par suite de tes fautes. Revenez au Seigneur en lui présentant ces paroles : « Enlève toutes les fautes, et accepte ce qui est bon. Au lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice les paroles de nos lèvres. Puisque les Assyriens ne peuvent pas nous sauver, nous ne monterons plus sur des chevaux, et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : « Tu es notre Dieu », car de toi seul l’orphelin reçoit de la tendresse. Voici la réponse du Seigneur : Je les guérirai de leur infidélité, je les aimerai d’un amour gratuit, car ma colère s’est détournée d’Israël. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. Ses jeunes pousses vont grandir, sa parure sera comme celle de l’olivier, son parfum, comme celui de la forêt du Liban. Ils reviendront s’asseoir à son ombre, ils feront revivre le froment, ils fleuriront comme la vigne, ils seront renommés comme le vin du Liban. Ephraïm ! Peux-tu me confondre avec les idoles ? C’est moi qui te réponds et qui te regarde. Je suis comme le cyprès toujours vert, c’est moi qui te donne ton fruit. Qui donc est assez sage pour comprendre ces choses, assez pénétrant pour les saisir ? Oui, les chemins du Seigneur sont droits : les justes y avancent, mais les pécheurs y trébuchent.

Psaume : 80 (81), 6c-8a, 8bc-9, 10-11ab, 14.17

R/ C’est moi, le Seigneur ton Dieu, écoute ma voix.

J’entends des mots qui m’étaient inconnus : « J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ; ses mains ont déposé le fardeau. Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé.

«Je répondais, caché dans l’orage, je t’éprouvais près des eaux de Mériba. Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ; vas-tu m’écouter, Israël ?

«Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux, tu ne serviras aucun dieu étranger. C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait monter de la terre d’Égypte !

«Ah ! Si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! Je le nourrirais de la fleur du froment, je le rassasierais avec le miel du rocher! »

Acclamation : Lc 8,15

Ta parole, Seigneur, est vérité et ta loi, délivrance. Convertissez-vous, dit le Seigneur, car le royaume des Cieux est tout proche. Ta parole, Seigneur, est vérité et ta loi, délivrance. (Mt 4, 17)

Évangile : Marc 12, 28b- 34

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Prière sur les offrandes

Jette un regard bienveillant, Seigneur, sur les offrandes que nous te consacrons : qu’elles deviennent l’offrande que tu aimes, et qu’elles nous apportent le salut. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Mc 12, 33

Aimer Dieu de tout son cœur, et son prochain comme soi-même vaut mieux que tous les sacrifices.

Prière après la communion

Que ta propre énergie, Seigneur, transforme nos esprits et nos corps ; ainsi, serons-nous sauvés tout entiers dans cette communion à ton Fils. Lui qui règne.

Méditation

Jésus nous enseigne que le plus grand commandement que nous devons observer et mettre en pratique dans nos vies, c’est celui de l’Amour. L’Amour est le fondement et le socle de tout ce qui doit régir notre vie et nos actions. Amour de Dieu, Amour de soi et Amour du prochain, tout cela va de pair. Aujourd’hui nous vivons dans un monde plein d’individualisme et d’égocentrisme, pourtant on se réclame être les amis de Dieu et de bonnes personnes. Beaucoup parmi, nous prétendons connaitre et faire la volonté de Dieu alors que nous sommes les acteurs et les promoteurs des misères que nos frères vivent, subissent ou traversent. Faisons donc attention à tous les actes dépourvus d’amour que nous posons. Agir sans amour, c’est être loin de l’essentiel de la vie, c’est être loin de la volonté de Dieu.

MERCREDI  15  MARS

Sainte Louise de Marillac

Fille naturelle d’un grand seigneur, elle fut élevée par les religieuses dominicaines de Poissy. Restée veuve à 34 ans, elle rencontre saint Vincent de Paul. Subjuguée par la charité contagieuse du prêtre, elle devient rapidement sa collaboratrice dans toutes ses actions charitables. En 1633, ils fondent ensemble la « Compagnie des Filles de la Charité », communément appelée Sœurs de Saint Vincent de Paul. Louise, supérieure de la nouvelle communauté, oriente les sœurs vers tous les exclus de son temps.

Antienne  d’ouverture : Ps 118, 133

Que tes promesses orientent mes pas, Seigneur : ne laisse aucun mal me dominer.

Prière d’ouverture

Seigneur, tu nous accordes ce temps de Carême pour nous former à la vie avec le Christ et nous alimenter de ta parole ; que notre effort de pénitence nous obtienne la fidélité à te servir et le goût de te prier d’un même cœur. Par Jésus.

1ère lecture : Dt 4, 1.5-9

Moïse disait au peuple : « Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence  aux yeux de tous les peuples. Quand ceux- ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront: “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation!” Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui? Garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ; ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Enseigne-le à tes fils, et aux fils de tes fils. ».

Psaume : 147 (147b), 12-13, 15-16

R/ Glorifie le Seigneur, Jérusalem !  Célèbre ton Dieu, ô Sion !

Ou : Alléluia ! 147,12

Glorifie le Seigneur, Jérusalem! Célèbre ton Dieu, ô Sion ! Il a consolidé les barres de tes portes, dans tes murs il a béni tes enfants.

Il envoie sa parole sur la terre: rapide, son verbe la parcourt. Il étale une toison de neige, il sème une poussière de givre.

Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël. Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ; nul autre n’a connu ses volontés.

Acclamation : Ez 18,31

Gloire à toi, Seigneur, Fils du Dieu vivant ! Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;

tu as les paroles de la vie éternelle. Gloire à toi, Seigneur, Fils du Dieu vivant ! (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile : Mathieu 5, 17-19

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejette un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.».

Prière sur les offrandes

Avec ces offrandes, Seigneur, accepte les prières de ton peuple; et nous qui prenons part à cette Eucharistie, protège-nous de tout mal. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Ps 15, 11

Tu m’as montré, Seigneur, la route de la vie ; en ta présence, la joie est sans mesure.

Prière après la communion

Que cette communion à ton Fils Jésus christ nous sanctifie, Seigneur notre Dieu : après avoir effacé tous nos torts,   qu’elle ouvre nos cœurs aux promesses de ton Règne. Par Jésus.

Méditation

Bienaimés du Seigneur, à voir la relation tendue que les chefs des prêtres avaient contre Jésus, on peut croire qu’ils le considéraient comme un élément perturbateur venu pour abolir l’ordre établi ou la loi. C’est le même sentiment qui nous habite souvent quand nous ne comprenons pas un frère qui met à nu notre mauvaise façon de vivre. Tel fut le nœud de discorde entre les chefs de prêtres et Jésus, tel est aussi ce qui nous met souvent en branle contre toute personne qui essaie de nous recadrer sur nos mauvaises pratiques. Jésus n’abolit rien dans nos vies. Il est là pour nous inviter à parfaire la loi en la rendant plus humaine. La loi est là pour rendre l’homme libre et heureux. Ajouter ou retrancher un iota est un péché grave. Le cœur de la loi, c’est l’amour. Et toute loi dépourvue d’amour est détestable aux yeux de Dieu. Faisons donc attention au mauvais usage de la loi.

MARDI  14  MARS

Sainte Françoise Romaine, Religieuse

Mariée par obéissance, Françoise (1384-1440) fut durant près de quarante ans une épouse et une mère de famille modèle. Les visions dont elle fut favorisée ne l’empêchèrent pas de connaître l’épreuve : deux de ses trois enfants moururent et, avec son mari, elle dut subir les revers politiques de l’époque. Elle fonda en 1433 une association d’oblates, qui vivent encore aujourd’hui selon l’esprit de saint Benoît. Devenue veuve, elle fut choisie comme supérieure de leur communauté, et y passa le reste de sa vie dans une union de plus en plus profonde avec Dieu.

Antienne  d’ouverture : Ps 16, 6-8

Je t’appelle, mon Dieu, toi qui peux me répondre : écoute-moi ! Entends ce que je dis ! Garde-moi comme la prunelle de l’œil ; sois mon abri, protège-moi.

Prière d’ouverture

Ne nous prive pas de ta grâce, Dieu fidèle : qu’elle nous consacre à ton service et nous assiste toujours. Par Jésus.

1ère lecture : Daniel 3, 25.34-43

En ces jours-là, Azarias, debout, priait ainsi ; au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit : À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours et ne romps pas ton alliance. Ne nous retire pas ta miséricorde, à cause d’Abraham, ton ami, d’Isaac, ton serviteur, et d’Israël que tu as consacré. Tu as dit que tu rendrais leur descendance aussi nombreuse que les astres du ciel, que le sable au rivage des mers. Or nous voici, ô Maître, le moins nombreux de tous les peuples, humiliés aujourd’hui sur toute la terre, à cause de nos péchés. Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète, plus d’holocauste ni de sacrifice, plus d’oblation ni d’offrande d’encens, plus de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde. Mais, avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous, comme un holocauste de béliers, de taureaux, d’agneaux gras par milliers. Que notre sacrifice, en ce jour, trouve grâce devant toi, car il n’est pas de honte pour qui espère en toi. Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous cherchons ta face. Ne nous laisse pas dans la honte, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur.

Psaume : 24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9

R/ Seigneur, fais- moi connaître ta route! 

Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.

Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Dans ton amour, ne m’oublie pas, en raison de ta bonté, Seigneur.

Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin.

Acclamation

Gloire à toi, Seigneur, honneur, puissance et majesté ! Maintenant, dit le Seigneur, revenez à moi de tout votre cœur, car je suis tendre et miséricordieux. Gloire à toi, Seigneur, honneur, puissance et majesté ! (cf. Jl 2, 12-13)

Évangile : Mathieu 18, 21-35

En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois. Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi et je te rembourserai tout.” Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant: “Rembourse ta dette !” Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait: “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. Alors celui-ci le fit appeler et lui dit: “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi?” Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » .

Prière sur les offrandes

Nous t’en prions, Dieu tout-puissant: que ce sacrifice offert pour notre salut nous guérisse de toute faiblesse et attire sur nous ta puissance. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Ps 14, 1-2

Qui sera reçu dans ta maison, Seigneur, qui habitera sur ta montagne sainte ? Tout homme qui se conduit bien, qui agit avec justice.

Prière après la communion

Que cette communion à ton mystère, Seigneur, nous fasse vivre davantage : qu’elle nous apporte à la fois la remise de nos dettes et ta protection pour l’avenir. Par Jésus.

Méditation

Y a-t-il une limite pour pardonner? Tel est, chers frères et sœurs, la préoccupation profonde de Pierre en ce jour et la nôtre aussi. La réponse de Jésus désillusionne le pauvre Pierre qui croyait que pardonner jusqu’à sept fois était déjà trop, et nous laisse entendre que le pardon n’a pas de limite. Il faut pardonner, encore pardonner et toujours pardonner, peu importe la gravité de la faute. Le roi dans l’évangile remet une grande dette de soixante millions de pièces d’argent à son serviteur. Mais qu’il est surprenant de constater que nous qui implorons tant le pardon de nos grandes dettes et offenses nous sommes incapables de pardonner au moindre petit tort. D’où l’interpellation de Jésus en ce jour. Il est pourtant clair, si nous sommes incapables de pardonner ne nous attendons pas aussi à être pardonnés. Le pardon libère, réconcilie et unit.

LUNDI  13  MARS

Saint Rodrigue et saint Salomon de Cordoue.

Ils étaient trois frères vivant à Cordoue sous la domination musulmane. Deux étaient chrétiens et le troisième était musulman. Un jour que Rodrigue descendait en ville, son frère musulman le reconnut et chercha à le convertir à l’Islam. Devant son refus, il l’accusa devant les tribunaux pour apostasie. Ce qui lui valut la condamnation à mort. En prison, il fit la connaissance d’un autre chrétien, Salomon, lui aussi condamné à mort. Ils furent tous deux décapités en 857.

Antienne  d’ouverture : Ps 83, 3

Mon âme s’épuise à désirer ta présence, Seigneur. Mon cœur et ma chair sont un cri vers toi, ô Dieu vivant.

Prière d’ouverture

Ne relâche pas ton amour, Seigneur, purifie ton Eglise et protège-là ; sans toi elle ne peut être en sûreté : que ta grâce la gouverne toujours. Par Jésus.

1ère lecture : 2 R 5, 1-15a

En ces jours-là, Naaman, général de l’armée du roi d’Aram, était un homme de grande valeur et hautement estimé par son maître, car c’est par lui que le Seigneur avait donné la victoire au royaume d’Aram. Or, ce vaillant guerrier était lépreux. Des Araméens, au cours d’une expédition en terre d’Israël, avaient fait prisonnière une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse : « Ah! si mon maître s’adressait au prophète qui est à Samarie, celui-ci le délivrerait de sa lèpre.» Naaman alla auprès du roi et lui dit : « Voilà ce que la jeune fille d’Israël a déclaré. » Le roi d’Aram lui répondit : « Va, mets-toi en route. J’envoie une lettre au roi d’Israël. » Naaman partit donc ; il emportait dix lingots d’argent, six mille pièces d’or et dix vêtements de fête. Il remit la lettre au roi d’Israël. Celle-ci portait : « En même temps que te parvient cette lettre, je t’envoie Naaman mon serviteur, pour que tu le délivres de sa lèpre. » Quand le roi d’Israël lut ce message, il déchira ses vêtements et s’écria : « Est-ce que je suis Dieu, maître de la vie et de la mort? Ce roi m’envoie un homme pour que je le délivre de sa lèpre ! Vous le voyez bien : c’est une provocation ! » Quand Élisée, l’homme de Dieu, apprit que le roi d’Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire : « Pourquoi as- tu déchiré tes vêtements? Que cet homme vienne à moi, et il saura qu’il y a un prophète en Israël. » Naaman arriva avec ses chevaux et son char, et s’arrêta à la porte de la maison d’Élisée. Élisée envoya un messager lui dire: « Va te baigner sept fois dans le Jourdain, et ta chair redeviendra nette, tu seras purifié.» Naaman se mit en colère et s’éloigna en disant : « Je m’étais dit : Sûrement il va sortir, et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu; puis il agitera sa main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Est-ce que les fleuves de Damas, l’Abana et le Parpar, ne valent pas mieux que toutes les eaux d’Israël? Si je m’y baignais, est-ce que je ne serais pas purifié ? » Il tourna bride et partit en colère. Mais ses serviteurs s’approchèrent pour lui dire: « Père ! Si le prophète t’avait ordonné quelque chose de difficile, tu l’aurais fait, n’est-ce pas ? Combien plus, lorsqu’il te dit : “Baigne-toi, et tu seras purifié.” » Il descendit jusqu’au Jourdain et s’y plongea sept fois, pour obéir à la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint semblable à celle d’un petit enfant : il était purifié ! Il retourna chez l’homme de Dieu avec toute son escorte ; il entra, se présenta devant lui et déclara : « Désormais, je le sais: il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre, que celui d’Israël ! »

Psaume : 41 (42), 2, 3 ; 42 (43), 3, 4

R/ Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant.

Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant; quand pourrai- je m’avancer, paraître face à Dieu?

Envoie ta lumière et ta vérité : qu’elles guident mes pas et me conduisent à ta montagne sainte, jusqu’en ta demeure.

J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie ; je te rendrai grâce avec ma harpe, Dieu, mon Dieu !

Acclamation

Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. J’espère le Seigneur, et j’attends sa parole près du Seigneur est l’amour, l’abondance du rachat.  Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.

Evangile : Lc 4, 24-30

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,  et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Prière sur les offrandes

Ces dons que tes serviteurs te rapportent, Seigneur, pour te rendre hommage, transforme-les toi-même en sacrement de notre salut. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Ps 16, 6-8

Louez le Seigneur, tous les peuples ! Qu’il est fort, son amour pour nous : le Seigneur est toujours fidèle.

Prière après la communion

Que notre communion à ton sacrement, Seigneur, purifie chacun d’entre nous, et réalise notre unité. Par Jésus.

Méditation

Bien aimés de Dieu, il nous est souvent difficile de reconnaitre, d’accepter et de valoriser les mérites d’un familier ou d’un ami. Ainsi, mépris, sabotage, calomnie, raillerie et mensonge sont, parmi tant d’autres, autant de manœuvres que nous usons souvent pour tourner en dérision le don de ce frère. Possédés par l’esprit de méchanceté et du mal, on peut même souhaiter sa disparition. Cette réalité, Jésus non seulement l’explique dans l’évangile, mais aussi la subit. Bien des fois, des étrangers profitent des dons et des talents que nos frères ont alors que nous refusons de les reconnaitre. Et cela est souvent le fruit de cette dureté de cœur qui nous rend aveugle. Prions le Seigneur en ce jour afin qu’il nous aide à reconnaitre et encourager l’éclosion des talents et mérites de nos frères pour le bien de tous.

DIMANCHE  12  MARS

3ème Dimanche de Carême

1er Scrutin

Psautier iii

Antienne  d’ouverture : Ps 24, 15-16

J’ai toujours les yeux sur le Seigneur, lui qui dégage mes pieds du filet : Regarde, Seigneur, et prends pitié de moi, car je suis seul et misérable

Prière d’ouverture

Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour. Par Jésus.

1ère lecture : Ex 17, 3-7

En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d’eau, souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux? » Moïse cria vers le Seigneur: « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël. Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? »

Psaume  : 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9

R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur !

Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le !

Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit.

Aujourd’hui écouterez-vous sa parole? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. » 

Deuxième lecture : Rm 5, 1-2.5-8

Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.

Acclamation

Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur ! Donne-moi de l’eau vive : que je n’aie plus soif.  Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur.

Évangile : Jn 4, 5-15.19b-26.39a.40-42

En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire.» – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. Je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus. Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme: « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

Prière sur les offrandes

Que cette eucharistie nous obtienne, Seigneur, à nous qui implorons ton pardon, la grâce de savoir pardonner à nos frères. Par Jésus.

Antienne  de  communion : Ps 16, 6-8

« Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif, dit le Seigneur ; cette eau deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. »

Prière après la communion

Nous avons reçu de toi, Seigneur, un avant-goût du ciel en mangeant dès ici-bas le pain du Royaume, et nous te supplions encore : fais-nous manifester par toute notre vie ce que le sacrement vient d’accomplir en nous. Par Jésus.

Méditation Frères et Sœurs, en ce troisième dimanche de carême, la rencontre de Jésus avec la samaritaine au puits de Jacob nous invite à nous défaire des préjugés nourris en nous. Cette rencontre nous invite à assainir les rapports et les considérations que nous entretenons les uns les autres. Purifier son regard et voir en l’autre un frère permet de briser les barrières des différences raciales, culturelles, religieuses ou tribales. Cela nous permet de découvrir que l’autre n’est pas un ennemi à combattre ou à éviter, mais ce frère à rencontrer qui peut désaltérer nos vies arides de cette eau vive de la joie et du salut qui vient de Dieu. La samaritaine et les samaritains l’ont compris et ont expérimenté en Jésus la joie de cette vraie rencontre avec l’autre. Que le Seigneur nous accorde cette même grâce pour l’avènement de la paix entre les hommes.

SAMEDI  11  MARS

Sainte Rosine

Très vénérée dans le diocèse d’Augsbourg, son nom vient du latin « Rosa », la Rose.

Antienne  d’ouverture :  Ps 144, 8-9

Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres.

Prière d’ouverture

Par ta grâce, tu nous guéris, Seigneur, et tu nous donnes déjà les biens du ciel alors que nous sommes encore sur la terre ; dirige toi-même notre vie de chaque jour et conduis-la  jusqu’à cette  lumière  où tu  veux  nous accueillir. Par Jésus.

1ère lecture : Mi 7, 14-15.18-20

Seigneur, avec ta houlette, sois le pasteur de ton peuple, du troupeau qui t’appartient, qui demeure isolé dans le maquis, entouré de vergers. Qu’il retrouve son pâturage à Bashane et Galaad, comme aux jours d’autrefois ! Comme aux jours où tu sortis d’Égypte, tu lui feras voir des merveilles ! Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime, pour passer sur la révolte comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage : un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère mais se plaît à manifester sa faveur ? De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde, tu fouleras aux pieds nos crimes, tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! Ainsi tu accordes à Jacob ta fidélité, à Abraham ta faveur, comme tu l’as juré à nos pères depuis les jours d’autrefois.

Psaume : 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12

R/ Le Seigneur est tendresse et pitié.

Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits !

Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe

et te couronne d’amour et de tendresse !

Il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.

Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés.

Acclamation

Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance. Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.  Ta parole, Seigneur, est vérité, et ta loi, délivrance.

Evangile : Lc 15, 1-3.11-32

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que  mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit: “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez- lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.  Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé,  et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Prière sur les offrandes

Nous t’en prions, Seigneur : que les grâces de notre rédemption viennent à nous par ces mystères, pour nous faire éviter tout écart dans notre vie et nous mener vers les biens du ciel. Par Jésus.

Antienne de la communion : Ez 33, 11

Il faut se réjouir, car ton frère qui était mort est revenu à la vie, lui qui était perdu est

Prière après la communion

Tu nous as donné, Seigneur, ton sacrement ; qu’il pénètre au profond de nos cœurs et nous communique sa puissance. Par Jésus.

Méditation

Bien aimés du Seigneur, la parabole du fils prodige nous invite à méditer sur l’attitude du retour de ce fils à la case paternelle. Nombreux parmi nous avons expérimenté ou expérimentons cette envie d’indépendance. On est avide de liberté et d’autonomie. Et on veut voler de nos propres ailes. Cela nous fait prendre des décisions qui parfois nous éloignent des autres, avec l’impression que les autres sont contre notre bien-être. Pourtant, ce n’en est pas toujours le cas. C’est d’ailleurs après coup que nous comprenons que nous nous sommes trompés. Faire un retour en arrière, n’est pas toujours facile. Pourtant c’est ce que nous pouvons louer en ce fils perdu. Savoir reconnaitre nos erreurs, retourner à la case de départ et demander pardon pour son inconduite, voilà ce que nous enseigne ce fils prodige.